Bilan du congrès 2023
Publié le : 31 October 2023
Anticiper, adapter, transformer - 40e édition du Congrès Gestion
Jour 1 - 12 octobre 2023
Le 40e Congrès Gestion a été ouvert le 12 octobre 2023 par la dynamique Kathryn Peterson, Adm.A., maîtresse de cérémonie pour la 7e fois depuis 2014, qui a ensuite laissé Louis Carrier, Adm.A., président de l’Ordre, introduire la thématique du congrès. Les congressistes ont ensuite eu l’opportunité d’écouter Dominique Derome, FCPA, Adm.A., présidente de l'Office des professions (OPQ) présenter le chantier de réforme du système professionnel.
Le maître d’enseignement Olivier Lourdel, a ouvert concrètement le congrès avec une conférence qui a permis de faire le point sur les évolutions en cours et à venir du côté des processus et de la performance. Comparant les organisations à des organismes vivants, son propos invitait les gestionnaires à être souple et ouvert d’esprit. Ainsi, bien que complexe et marquée des biais de ceux qui la programment, l’intelligence artificielle n’est pas un problème, mais une magnifique opportunité. On doit en tenir compte, car c’est certain, qui n’avance pas, recule. Il a par ailleurs mentionné les différentes difficultés que la délocalisation amène en ce qui a trait à la propriété intellectuelle et aux brevets d’invention. Olivier Lourdel a enfin pris le temps de comparer amélioration continue et réingénierie des processus, de préciser quand utiliser l’une plutôt que l’autre et de soumettre un kata d’amélioration en 4 étapes :
- Répondre à où veut-on aller ?
- Répondre à où en est-on aujourd’hui ?
- Déterminer une étape intermédiaire
- Expérimenter.
Le rôle de coach du gestionnaire est, dans ces situations de changement, essentiel, afin d’accompagner les évolutions de culture organisationnelle qui peuvent être nécessaires. La conférence était illustrée par divers exemples, tirés notamment de l’expérience de l’intervenant au sein de Toyota.
Les participants, qui ont pu découvrir le fonctionnement et le principe de l’OBEIA dans la première conférence, ont fait connaissance avec la théorie du Donut dans la conférence suivante, présentée par Frédéric Gaurier, Adm.A., C.M.C. Il était aussi question de métamorphose, mais à un niveau plus macro. Il n’est plus ici question des possibilités d’une organisation à son échelle, mais des limites à respecter par tous, pour le bien-être de l'humain et celui de la planète. La question est : comment satisfaire les besoins des êtres humains sans dépasser les limites de la planète ? Or, les priorités peuvent ne pas être exclusives les unes des autres. Il est possible de conjuguer environnement ET santé, environnement ET emplois, environnement ET logement, environnement ET niveau de vie. Le consultant a rappelé que le postulat du PIB est que la croissance est infinie. Nous savons désormais que c’est faux. Le nouveau système doit reposer sur la préservation des ressources et de notre espèce. Il est nécessaire de dépasser la stricte approche industrielle pour aborder une approche collective, plus riche. Ainsi, il ne sert à rien de décider quel sera le meilleur véhicule, tant que les défis ne sont pas bien posés. La « meilleure » voiture possible est une des solutions. Mais comment sera la mobilité des québécois dans 10 ans ? Comment la veut-on ? L’intelligence collective détermine alors les enjeux ensemble et met en commun le travail réalisé, selon le schéma : anticipation, planification, circularité et proximité. Les participants ont relevé de leur côté que sens, courage et urgence étaient leurs leviers pour passer à l’action. Quoique présentant des informations et des données un peu déprimantes, Frédéric Gaurier invitait à l’optimisme. Il suffit de 3 à 20% de gens engagés pour changer une société !
Pour la 3e conférence de la première journée de congrès, André Boulianne, ing., après un rapide historique des diverses menaces de type informatique, a fait le tour de ce qui est à considérer en matière de cybersécurité en mettant tout de suite la table : la cybersécurité n’est plus un risque TI, c’est un risque d’affaires. En utilisant l’analogie de la petite goutte d’eau qui, mine de rien, finit par fissurer et mettre en danger toute une bâtisse, le conférencier a incité les gestionnaires à agir rapidement à la moindre faille et à prendre action pour sécuriser les organisations. Les TI sont un écosystème complexe et en rapide évolution, qui présente de nombreux points d’entrée. Et chaque employé a un rôle à jouer. André Boulianne a terminé en présentant les questions à se poser pour présenter un plan cybersécurité adéquat à un conseil d’administration.
Pour conclure la première journée, les participants sur place ont pu prendre part à l’atelier de la professeure Caroline Coulombe sur la collaboration et la créativité. Après une présentation plus théorique et méthodologique, les congressistes ont pu se regrouper autour d'un projet concret, chacun occupant un rôle déterminé. Caroline Coulombe a ensuite pu, par le biais de questions et de rétroactions, soulever des points communs, mettre en relief des étapes ou des profils que l'on va quasi systématiquement retrouver dans le cadre d'un projet impliquant de nombreuses parties prenantes aux agendas parfois - souvent - différents.
Jour 2 - 13 octobre 2023
Le second jour du congrès s’est ouvert avec une conférence de Solène Metayer sur un sujet dont on parle de plus en plus souvent, la neurodiversité en contexte d’emploi. Pour faire comprendre de façon simple la dissonance neurotypie / neuroatypie, la conférencière a eu recours à une analogie informatique. Si vous avez déjà utilisé un Mac dans un environnement PC, vous pouvez assez facilement imaginer le décalage ressenti. Tout semble identique en surface, mais en profondeur, rien n’est totalement fluide. C’est un peu similaire pour les 20% de personnes neuroatypiques dans un univers de neurotypiques. Actuellement, les cinq conditions reconnues par tous comme entrant dans le champ de la neurodivergence sont l’autisme, le TDAH, les troubles Dys, le syndrome Gilles de la Tourette et la douance. Mais il s'agit d'un spectre, d'un continuum et la frontière n'est pas toujours aussi tranchée. Ont ensuite été présentés les forces des personnes neuroatypiques (habituées à penser hors de la boite) et certains particularismes qui peuvent demander des aménagements ou des mesures adaptatives pour une performance accrue dans le cadre de leurs fonctions, comme l’installation d’un logiciel spécifique pour une personne dyslexique ou des instructions écrites, claires et structurées à un collaborateur avec un TDAH, par exemple.
Le panel qui a suivi a notamment permis d’écouter les témoignages de gestionnaires et de consultants neuroatypiques ou ayant une expérience professionnelle en lien avec les défis de ces travailleurs, de mettre l’accent sur la nécessité de structurer les entretiens d’embauche différemment, de penser la culture organisationnelle à la fois plus globalement et plus spécifiquement. Il n’y a pas de diversité sans inclusion a rappelé Marie-Claude Leblanc, Adm.A. Tous ont par ailleurs rappelé que les mesures qui permettent aux personnes neuroatypiques d’être à leur plein potentiel profitent la plupart du temps à l’ensemble des employés.
Avant dernière intervenante du congrès, Isabelle Comiré, CRIA, directrice générale de Pax Habitat, a présenté un projet initié par deux communautés de religieuses qui souhaitaient à la fois répondre à leurs besoins et redonner à la communauté. Projet inspirant, raconté via les différentes étapes et difficultés vécues (pandémie de Covid-19, coût et niveaux de financement), qui permet d’offrir des services intégrés dans un même lieu pour des personnes âgées et des tout-petits : RPA autonome, soins palliatifs et CPE. Une petite équipe dévouée a permis à Pax Habitat de voir le jour et l’implication de tous est un mode de fonctionnement de l’établissement : de la lecture aux enfants, au service d’accueil en passant par les tâches ménagères, chacun met la main à la pâte selon ses capacités.
Il a aussi été question d’implication et de collaboration dans le processus de création de la CNESST, née le 1er janvier 2016 de l’union de trois organisations préexistantes (CES, CNE et CSSST). Me Manuelle Oudar, CRHA, Adm.A., PDG de la CNESST depuis 2016, a détaillé les diverses étapes nécessaires qui ont permis d’aboutir à un portail unique où les utilisateurs peuvent retrouver une expertise intégrée en matière de travail. Le plan de transition devait permettre d’assurer la continuité des services à l’externe et de réussir l’intégration des structures à l’interne. Il était par ailleurs fondamental de conserver le sentiment d’appartenance des employés des trois anciennes organisations. C’est en effet un changement de structure, plus que de culture (même si la culture a nécessairement évolué un peu également). Le logo de la CNESST en est un exemple : il est loin d’être original, mais les employés se reconnaissent dans ces lettres-là. La conférencière a conclu avec le bilan plus que positif de la CNESST, d’ailleurs reconnu à l’échelle internationale en 2022 avec un Prix de l’ONU octroyé pour les actions de la CNESST en faveur de l’égalité des sexes, la justice économique, l’équité, l’autonomisation des femmes, la réduction des inégalités et des écarts salariaux.
Remerciements
L'Ordre remercie tous les conférenciers et intervenants du Congrès Gestion 2023, pour leurs expertises et leur passion à transmettre leurs connaissances et expériences. Nous remercions aussi les congressistes, qui enrichissent les présentations par leurs questions. Un merci spécial à Kathryn Peterson, Adm.A., pour sa générosité et son enthousiame à titre de maîtresse de cérémonie.
Nous avons également été honorés de pouvoir compter sur la présence de Dominique Derome, FCPA, Adm.A., présidente de l'Office des professions (OPQ) et sur celle de Laurent Emery, Adm.A., directeur général du Conseil interprofessionel du Québec (CIQ), et de recevoir un mot de soutien à la profession de la ministre Sonia LeBel.
Enfin, nous remercions les partenaires de cette édition du Congrès Gestion 2023 : La financière des professionnels, la CNESST, Émergence, Ostiguy & Gendron, La Personnelle, Tour Med et Connexence.
Témoignages
- Des conférenciers de haut calibre permettant d'offrir des enseignements avec des contenus riches et passionnants en s'appuyant sur les meilleures pratiques et sur des enjeux très contemporains !
- J'ai passé un très bon moment lors de cette première participation. Les intervenants étaient d'une grande qualité et j'ai particulièrement apprécié l'ambiance agréable. J'ai eu le sentiment positif d'appartenir à un groupe qui me comprend et qui vit les mêmes choses que moi.
- Des conférencières et des conférenciers pertinents, intéressants, inspirants; une logistique impeccable. J'en repars inspirée et avec la ferme intention d'être un vecteur de changement au sein de mon organisation.
- Ce 40e congrès met en valeur la qualité d’écoute de l’Ordre qui a su capter les besoins variés des membres et y répondre d’une manière tout à fait pertinente. Au plaisir d’y être à nouveau l’an prochain !
- Le Congrès est un moment important pour se permettre de prendre un pas de recul sur nos pratiques.
- Un Congrès de haut niveau, par une programmation pertinente, par la notoriété et les compétences des conférenciers, par la qualité des présentations, par l'efficacité de l'organisation.
- J'ai fait la découverte d'un thème, soit la neurodiversité. Je trouve très intéressant que le congrès permette à des acteurs clés de faire valoir leurs histoires et nous permette d'en apprendre davantage sur des éléments qui se trouvent au sein de nos entreprises, mais qui nous sont pourtant inconnus.
Photos du Congrès
Retrouvez les photos du Congrès Gestion 2023 sur la page Facebook de l'Ordre ou en cliquant directement ici pour le jour 1 et le jour 2.
Résultats express du sondage de satisfaction
Merci aux partenaires du Congrès
À l'issue de la première journée de congrès, les participants sur place ont assisté à la remise des Prix et distinctions 2023 puis ont partagé un moment de réseautage lors du cocktail 4@6.
Remise des Prix et distinctions