Portraits d’Adm.A.
Serge Chartrand
M.A., Adm.A.
Chef éthique et conformité | Bureau d’intégrité et d’éthique Laval / Terrebonne (BIELT)
Publié le : 05 novembre 2019 | Dernière modification le : 21 janvier 2022
Gestionnaire en éthique : un rôle pivot pour établir la confiance
Ces dernières années, les scandales reliés à la corruption ont souvent fait la manchette. Dans ces conditions, plus que jamais les organisations, tant publiques que privées, ont intérêt à déployer des professionnels spécialisés en éthique. Voici le portrait de l’un d’entre eux.
En juillet 2019, Serge Chartrand, Adm. A., a été nommé au poste de chef éthique et conformité au Bureau d’intégrité et d’éthique Laval / Terrebonne (BIELT), ville de Terrebonne. Depuis 2008, il est aussi chargé de cours à l’Université de Montréal en éthique appliquée en sécurité intérieure. Mais l’essentiel de sa carrière, M. Chartrand l’a mené dans la police. « J’ai été policier pendant 28 ans. J’ai occupé plusieurs fonctions : directeur de l’audit, adjoint au directeur de la protection de l’État, chef de service au centre de renseignements policiers, etc. Jeune retraité en 2016, j’ai rapidement éprouvé le besoin de retourner sur le marché du travail. J’ai alors débuté un contrat d’un an au service de police de Terrebonne comme coordonnateur de l’accès à l’information et à la dotation, avant d’être embauché au sein du BIELT », explique-t-il.
Rigueur et confiance
En quoi consistent ses fonctions actuelles? « Sommairement, ma tâche se résume à aider les gens à y voir clair dans des situations complexes et parfois nébuleuses, et faire en sorte que l’argent des contribuables soit utilisé avec rigueur et professionnalisme. Nous traitons tout élément qui comporte des irrégularités, et ce à tous les niveaux de l’administration municipale. Ce faisant, nous nous assurons d’analyser le dossier sous ses différents angles et que les organismes concernés – l’UPAC, le Bureau de la concurrence ou autre partenaires – soient mis au courant, et ce dans le respect des règles en vigueur », dit-il.
Il ajoute que le gestionnaire à l’éthique doit aussi faire en sorte que les citoyens qui souhaitent effectuer un signalement puissent le faire facilement, que leur confidentialité soit respectée, et surtout, qu’ils aient confiance dans le processus.
Mais au-delà de la lutte contre la malversation, la collusion et la corruption, il est souhaitable que le gestionnaire à l’éthique mette en place des mesures de sensibilisation, de formation et de rôle-conseil qui contribueront à développer une culture organisationnelle basée sur l’éthique. M. Chartrand et son équipe sont d’ailleurs en train de développer des outils et une formation qui seront bientôt proposés à tous les employés de la Ville de Terrebonne.
Des compétences clés
Serge Chartrand mentionne que dans le cadre de ses fonctions, il doit appliquer le fameux principe PODC (planification, organisation, direction et contrôle), car il doit gérer les objectifs à court, moyen et long terme.
Mais la gestion n’est pas tout. « Dans le cadre d’un nouveau bureau, il faut également faire preuve d’écoute, d’engagement et de créativité, mais aussi d’esprit d’équipe, et ce dans un esprit d’intégrité irréprochable », souligne-t-il.
Son titre d’administrateur agréé lui a-t-il été utile pour grandir sur le plan professionnel ? Assurément. « Dans le marché du travail actuel, en particulier dans les fonctions qui requièrent des qualifications spécifiques, malgré la pénurie de main-d’œuvre, il faut quand même se démarquer. Les employeurs reçoivent des centaines de CV pour des postes stratégiques, par conséquent le premier tri est rapide, parfois en quelques secondes par candidat. Dans ces conditions, le fait d’être membre d’un ordre professionnel peut donc aider à retenir l’attention », précise M. Chartrand.
Qui plus est, le fait d’être soumis à un code de déontologie, d’avoir une assurance responsabilité et d’être encadré par un ordre professionnel est sans nul doute un atout. Un net avantage lorsque vient le temps de solliciter des clients…
Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste
Les informations contenues dans ce portrait sont exactes à la date de publication, soit en novembre 2019.