L’Ordre des administrateurs agréés du Québec s’est appuyé sur l’expertise de gestionnaires chevronnés afin d’aider les cadres en gestion, notamment ceux issus de l’immigration, à mieux s’intégrer au marché du travail québécois. Aperçu des professionnels qui ont généreusement apporté leur contribution.

Afin de faciliter l’intégration de cadres immigrants en emploi, l’Ordre des administrateurs agréés s’est attelé à la création d’un nouvel outil de référence. Cet outil recense les principales compétences que devraient détenir les gestionnaires, pour exercer en contexte québécois. Ce référentiel sera aussi utile aux dirigeants d’entreprises, notamment les PME, dans leurs décisions de recrutement ou de promotion de gestionnaires immigrants.

Dans le cadre de ce projet de longue haleine, l’Ordre des administrateurs agréés a pu compter sur le concours d’experts en gestion œuvrant dans différents secteurs (public, privé, santé, éducation, recrutement, Coop, OBNL, etc.). Ensemble, ils ont aidé à dégager les savoirs nécessaires pour tout gestionnaire qui veut avoir accès à des postes où son plein potentiel pourra s’exprimer. Bref portrait de quatre gestionnaires expérimentés qui y ont participé, et de leurs motivations.

S’appuyer sur la diversité

Carole Trempe, AdmA, a pris part à ces travaux. Elle est PDG de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux. Cette association regroupe les directeurs, directeurs généraux et directeurs adjoints d’établissements de santé et de services sociaux et constitue un chef de file en matière de développement de compétences, de soutien et de rayonnement de ses membres.

Pour madame Trempe, participer à la création de cet outil référentiel allait de soi. «C’est d’abord une excellente façon de redonner au réseau dont je suis issue, qui connaît de grands défis en matière d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. À cet égard, l’immigration peut constituer une source vive en matière de ressources humaines. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de m’investir activement dans ce projet», explique-t-elle.

L’un des défis pour le réseau de la santé et des services sociaux, est que les nouveaux arrivants réussissent à se projeter dans ses structures, sa culture organisationnelle et ses façons de faire. «Il faut une certaine ouverture pour que les gestionnaires immigrants aient envie à la fois de venir, mais aussi de rester. J’espère que ce nouvel outil pourra y contribuer», indique madame Trempe.

Pour sa part, Claude Martel est associé fondateur d’Octave Maecenas à Montréal. Cette entreprise est spécialisée dans le recrutement de cadres supérieurs, mais réalise aussi des mandats de conseil pour des clients canadiens et européens. Octave Maecenas effectue notamment le recrutement de cadres gestionnaires pour le compte de sociétés d’État, de divers organismes publics, d’établissements universitaires, ainsi que d’entreprises privées. Soucieux d’aider les gestionnaires immigrants à trouver leur place dans le marché du travail québécois, monsieur Martel a décidé de s’investir dans le projet de l’Ordre. «Je suis absolument convaincu qu’en tant que société, cela constitue une chance de pouvoir bâtir sur la pluralité. Montréal est en mesure de construire son économie et sa fierté en comptant sur l’apport des immigrants», dit-il.

Originaire d’un petit village dont la population était très homogène, monsieur Martel a été initié très jeune à la richesse que constitue la diversité culturelle. «En facilitant le recrutement des immigrants gestionnaires, l’objectif visé par le référentiel de compétences est extraordinaire», assure-t-il.

Collaborer et comprendre

Naïma Boumedine, AdmA, est directrice générale du CPE Pierrot la Lune à Longueuil, une structure qui compte cinq installations et une centaine d’employés. En contribuant à la conception de cet outil de référence, madame Boumedine a pu faire connaître les enjeux particuliers que constitue la gestion au sein d’un organisme sans but lucratif et en économie sociale. «Participer à cet exercice m’a notamment permis de faire valoir les compétences à développer pour œuvrer en collaboration avec un conseil d’administration - autrement dit avec une instance supérieure – une collaboration qui s’avère essentielle dans mon travail», souligne-t-elle. De façon générale, elle estime que la «charte de compétences» qu’elle et ses collègues ont aidé à concevoir aidera les gestionnaires venus d’ailleurs à mieux comprendre la terminologie et la réalité des cadres en gestion au Québec.

Mario Morroni, AdmA, Pl. Fin., est vice-président exécutif, Stratégie et allocation du capital chez Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Auparavant, il a œuvré auprès de l’Association de bienfaisance et de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal en tant que PDG et a également agi pour l’administration des régimes de retraite.

En s’impliquant dans le développement de ce nouvel outil de référence en gestion, il a souhaité aider à développer un guide et un langage commun sur lequel les gestionnaires et les décideurs pourront s’appuyer. «C’est l’occasion de trouver des solutions de développement et des opportunités, cela facilitera la compréhension des compétences qui sont souhaitées et recherchées par les employeurs», dit-il.

Il ajoute qu’à la base, ce référentiel est conçu pour tous bien qu’il vise aussi à intégrer la diversité dans les éléments de gestion. «Quelle que soit la culture, on constate qu’il existe un tronc commun. Développer une charte de compétences permettra donc de hausser le niveau général, ce qui aura des répercussions favorables pour tous. Cette concertation sera certainement une source de création de valeur», assure-t-il.