Appelé à diriger et à orchestrer les différents secteurs administratifs au sein de son organisation, le directeur général est avant tout un leader fédérateur qui sait mobiliser les troupes.

Bien que ses tâches puissent varier et ses responsabilités évoluer en fonction de la taille de l’entreprise, tout bon directeur général fait preuve d’un savoir-faire et d’un savoir-être spécifiques qui l’aideront à mener à bien ses fonctions de dirigeant.

Pour faire le point sur ces habiletés, trois administratrices agréées qui occupent des postes de direction générale partagent le fruit de leurs expériences : Catherine Perron-Goulet, Adm.A., à la tête d’un hôpital vétérinaire ; Francine Sabourin, Adm.A., directrice générale de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec, et Carole Trempe, Adm.A., directrice générale de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux.

L’esprit d’un meneur : le directeur général doit posséder un solide leadership, car dans ses tâches quotidiennes, il sera amené à inciter de nombreuses personnes – collègues, employés, membres du conseil d’administration – à croire et à adhérer à ses projets et à sa vision. « Certaines habiletés politiques sont essentielles pour réussir à faire avancer les dossiers et accepter ses orientations stratégiques. C’est particulièrement vrai lorsqu’on les présente au conseil d’administration, il faut savoir se montrer convaincant », souligne Francine Sabourin.

Le respect des autres et intelligence émotionnelle : le leadership n’exclut toutefois pas le respect de ses équipes. Le sens de l’écoute est indispensable pour comprendre où les choses peuvent achopper, afin de pouvoir aplanir les difficultés et inciter les gens à adhérer aux idées. « Une bonne intelligence émotionnelle et de la maturité aideront à relever ce défi », mentionne Catherine Perron-Goulet.

Carole Trempe partage cet avis et ajoute : « Cette intelligence émotionnelle passe par la capacité à créer un équilibre à l’intérieur de soi. C’est ce qui nous permet de fédérer les autres autour de nous et nous donne de la crédibilité », dit-elle. Mais prudence si l’on a une forte personnalité ! « Un bon directeur général a fait un important travail sur lui-même et possède une certaine humilité. Si l’on a un trop gros ego, on devient le problème au lieu de contribuer à trouver des solutions », prévient madame Trempe, qui estime que ce qui fait un grand leader est la capacité à obtenir l’assentiment de tous dans un esprit de médiation plutôt que d’affrontement.

La capacité à gérer la complexité : le directeur général affronte de nombreux défis au quotidien. Pour faire face aux différents enjeux organisationnels, aussi bien en termes de ressources humaines, que de finances, marketing, etc., il doit développer une solide vision stratégique et des habiletés de gestion hors pair. Une rigueur sans faille et un excellent sens de l’organisation sont également de mise. « Cela nécessite une grande polyvalence. Pour développer toutes les compétences nécessaires dans mes fonctions, en particulier pour tout ce qui touche à la gestion, j’ai fait un MBA, en plus de mon baccalauréat en microbiologie » estime Catherine Perron-Goulet.

Le courage et l'intégrité : un directeur général fait preuve d’un certain courage pour pouvoir défendre ses convictions et sa vision. « Et lorsqu’on fait des essais et que l’on se trompe, il faut aussi avoir le courage de l’accepter et en tirer les leçons, afin de mieux anticiper les risques à l’avenir », recommande Francine Sabourin. Le sens de l’éthique et une intégrité à toute épreuve font aussi partie des qualités d’un bon directeur général. C’est ce qui lui confère également la crédibilité qui l’aidera à fédérer les équipes autour de lui.

 Un article d'Emmanuelle Gril, journaliste indépendante