La conscience professionnelle, une valeur essentielle

Dans un cadre professionnel, l’accomplissement des tâches exigées par le poste occupé, l’intégration, la collaboration avec les autres membres de l’équipe ainsi que l’atteinte de résultats définissent les objectifs de tout employé qui évolue au sein d’une compagnie. Le développement de l’activité, la rentabilité, la pérennité, représentent les missions de tout dirigeant d’une compagnie. De ce fait, les attentes sont communes et complémentaires du côté de l’employé et du dirigeant.

Lorsqu’une entreprise performe, on a tendance à s’interroger d’emblée sur les moyens financiers et matériels déployés à cet effet. Cependant, il est primordial de s’intéresser autant, si ce n’est plus à l’humain qui a œuvré pour l’atteinte de ce niveau de performance et précisément de s’attarder sur les qualités professionnelles qui ont contribué au succès.

Pour cela, il est pertinent de revenir sur l’élément source et déclencheur de toute réalisation : la motivation. Elle est constituée d’une disposition particulière qui permet de donner l’impulsion à tout travailleur dans la concrétisation des tâches qui lui sont confiées dans le cadre de sa mission de travail : la conscience professionnelle. La motivation d’un employé, moteur d’engagement, est étroitement liée à son niveau de conscience professionnelle, de conscience morale tout court, car c’est la morale qui pousse à agir indépendamment de toutes directives.

La conscience professionnelle se situe à la base du comportement, de l’attitude adoptée par un employé dans l’exercice de ses fonctions ; elle aura un impact positif direct sur les autres collaborateurs, le gestionnaire et l’entreprise qui l’a engagé. Pourtant, sa considération semble s’étioler à la suite des nombreux remaniements constatés sur le marché du travail. Explorons en profondeur cette qualité distinctive et fondamentale qu’est la conscience professionnelle.

Ces dernières années, la dégradation du niveau de professionnalisme auquel nous assistons dans de nombreux secteurs d’activité nous conduit à nous interroger sur les causes de ce changement. Un des facteurs qui expliquerait ce phénomène serait le manque considérable de conscience professionnelle.

Définition 

« La conscience professionnelle est l’attention particulière que l’on porte à son métier et à la façon de faire son travail. Il s’agit donc de la motivation et de l’implication dont une personne fait preuve dans l’exercice de ses fonctions » (Google).

Elle se définit comme « une disposition qui pousse une personne à rechercher avec soin et à vouloir prendre efficacement les moyens les plus appropriés pour accomplir sa mission, respecter les droits d'autrui, l'éthique et la loi positive. Elle se manifeste également par l'honnêteté, l’efficacité, l'exactitude, la sollicitude qui sont apportés à l'exécution de la mission » (Office Québécois de la langue française).

D’une haute importance

Attendue, autant du côté de l’employé que du dirigeant, la conscience professionnelle constitue la source même de la motivation, elle contribue fortement à l’épanouissement et à la réussite.

Chaque organisation est constituée d’un groupe d’individus, avec une identité propre, dotés de talents et atouts différents, de parcours académiques et professionnels variés, qui sont amenés à collaborer chacun à leur niveau, selon le poste occupé, pour un objectif commun : faire triompher la compagnie pour laquelle ils travaillent.

Au-delà de toute la diversité de profils de ces personnes, la conscience professionnelle, l’un des constituants principaux du professionnalisme doit être le point commun pour prétendre au succès de l’organisation.

Si nous revenons à la source pour comprendre ce qu’est la conscience professionnelle, la raison pour laquelle elle serait présente ou absente chez certains, il convient de rappeler ses fondements.

La conscience professionnelle découle de la conscience morale, conscience de soi, elle prend naissance dès l’âge où tout individu commence à percevoir sa propre existence, celle des autres, à comprendre ses pensées, sentiments, comportements, caractéristiques personnelles, l’environnement dans lequel il évolue, puis à raisonner. Elle se développe à travers l’éducation parentale dans un premier temps. Par la suite, elle se cultive au quotidien dans un cadre familial, social extérieur, scolaire, professionnel.

La conscience professionnelle dans un environnement de travail

La conscience professionnelle définit les valeurs, les principes, l’éthique et la personnalité d’un individu. Dans le monde du travail, un employé qui a une conscience professionnelle est une personne :

• engagée, soit qui a la volonté de faire son travail avec une efficacité absolue.
• pourvue d’un véritable sens intrinsèque de l’éthique, soit qui est dans le respect strict des normes relatives au travail et des autres collaborateurs.

Plus concrètement, un employé, ou un dirigeant, consciencieux, est celui qui a de grandes chances de présenter certaines des qualités suivantes. Il est :

• compétent, qualifié
• sérieux, attentif, respectueux
• rigoureux, structuré, discipliné,
• impliqué, investi
• de confiance, crédible, fiable
• circonspect (attentif et prudent dans ses actes)
• persévérant, constant, courageux
• automotivé, curieux (intellectuellement)
• solidaire, pourvu d’un esprit d’initiative, d’équipe
• orienté vers le résultat, la qualité, la performance
• autonome, responsable
• heureux, souriant, passionné par son travail

Dans ce cas de figure, cet employé est une véritable « pépite » pour l’entreprise. Le gestionnaire doit pouvoir piloter ce type de profil, faire preuve d’humilité et de maturité managériale.

Bien que généralement plus autonome dans son fonctionnement, il convient tout de même de poursuivre l’accompagnement avec un employé consciencieux, afin de l’encourager à maintenir ce niveau d’assiduité. La reconnaissance est ici un levier majeur à activer pour valoriser l’implication solide de ces employés particulièrement investis (félicitations adressées par courriel et/ou de vive voix, récompenses, opportunités d’évolution de poste, augmentation de salaire…), car cela génère un grand sentiment de satisfaction et nous savons à quel point c’est un vrai sujet à une époque où le bien-être au travail est devenu un facteur de choix.

Dans une même organisation, les profils diffèrent d’un employé à l’autre. Certains peuvent avoir une bonne attitude et/ou faire preuve d’efficacité dans la réalisation de leur travail, mais ne présentent pas suffisamment d’indicateurs de grande conscience professionnelle. Ils doivent, eux aussi, être soutenus afin d’être conduits vers la performance et incités à se développer, notamment par des exercices sur le développement de la conscience de soi, ou selon le cas, envisager d’autres options. Le but étant que le poste occupé corresponde et réponde bien au besoin de l’employé et de l’entreprise, qu’il lui procure un réel épanouissement et non l’inverse, qu’il ne soit pas un fardeau.

En effet, il est essentiel de garder à l’esprit le pouvoir fédérateur et engageant d’un employé à la conscience professionnelle élevée qui représente aux yeux de ses collaborateurs, un modèle à suivre, une source d’inspiration, un repère fixe à prendre en exemple et qui permettra d’instaurer une synergie harmonieuse dans l’équipe.

On comprend donc aisément la haute importance d’une conscience professionnelle forte dans la mesure où elle est un « baromètre » significatif qui traduit la volonté et la motivation d’un employé dans chacune de ses expériences, quel que soit le secteur d’activité dans lequel il exerce.

Elle fait partie des valeurs fondamentales, vecteur d’engagement, qui façonnent la culture d’une entreprise, définissent sa vision et servent de « boussole » dans son processus décisionnel.

À suivre : La conscience professionnelle, vecteur d’engagement (Partie II) - En voie de disparition ?