Gestion
L'humilité, un indispensable pour le gestionnaire
Publié le : 31 octobre 2023
Devoir d’humilité et transmission du savoir : des prérequis déterminants pour accompagner la réussite professionnelle des employés et le succès d’une entreprise. Commençons par l'humilité.
En tant que dirigeant ou gestionnaire, nous avons la responsabilité de transmettre, aux collaborateurs que nous croiserons tout au long de notre parcours professionnel, les valeurs fondamentales des organisations dans lesquelles nous sommes amenés à agir. L’humilité et la capacité à transmettre des connaissances figurent parmi les caractéristiques les plus importantes pour assurer notre réussite dans la durée.
En effet, notre « mission » s'étend bien au-delà des fonctions énumérées sur notre fiche de poste. La posture à adopter est d'autant plus déterminante auprès de chacun de nos collaborateurs, qu’elle influera sur leur parcours professionnel et donc, inéluctablement, sur le succès de nos entreprises.
Humilité, un terme au sens large…
En considérant le comportement du gestionnaire, on peut constater qu'il existe un véritable lien de cause à effet qui contribue indéniablement à nourrir la satisfaction et le bien-être au travail de l’employé sur le long terme. Ainsi, il aura à son tour la motivation nécessaire pour contribuer à la construction de la chaîne humaine qui rendra l’organisation, pour laquelle il s’est engagé, performante.
De manière générale, les "premiers pas" en entreprise sont décisifs pour chaque individu. L’impression de départ est à prendre au sérieux, car elle marque une étape extrêmement importante pour la suite du parcours et aura un impact direct sur la façon dont l’employé mènera le reste de sa carrière.
Dès cette étape, le devoir d’humilité du dirigeant ou du gestionnaire rentre en scène.
En effet, un gestionnaire qui fait preuve d’humilité se doit d’être attentif à son sens de l’accueil ainsi qu’à la manière dont il présente l’organisation (autres gestionnaires et dirigeants, équipes des différents services, visite des locaux, matériel et outils mis à disposition…).
Sa façon de s’exprimer (langage verbal et non verbal, élocution, tonalité), son attention, sa considération, sa bienveillance, une définition claire des tâches à accomplir, un accompagnement de qualité ainsi qu’une disponibilité suffisante pour accueillir les questions ou demandes de précision, font partie des indispensables pour un parcours d’intégration réussi.
En outre, le rôle qu’il joue représente un facteur clé dans la façon dont l’employé construira son identité sur le plan professionnel, avant de devenir un collaborateur, impliqué, constant dans son apprentissage, efficace, de confiance, exemplaire, fier de travailler pour son entreprise.
Un manager humble, est un leader qui fait preuve d’humanité dans ses paroles et ses actes de manière naturelle, qui a une attitude modeste. Il s’agit d’un état d’esprit, il est intrinsèquement authentique, respectueux et réaliste envers les employés avec lesquels il collabore au sein de l’organisation. Il a conscience de ses faiblesses et a la capacité à reconnaitre ses erreurs.
Le gestionnaire humble, doit par ailleurs faire preuve d’un sens aigu de l’éthique et des responsabilités, ainsi que de professionnalisme en toutes circonstances. Il lui appartient également de demeurer impartial en cas de litige et de donner à chacun la chance de s’exprimer afin de prendre des décisions justes et équitables.
Certaines personnes ont naturellement recours à ces valeurs et cela facilite leurs actions managériales. Elles peuvent offrir aux employés la meilleure expérience qui soit.
Pour les autres, il semble aujourd’hui indispensable de faire l’effort d’acquérir ces compétences personnelles et interpersonnelles et d’en faire des valeurs fortes à exploiter, avec l’art de la reconnaissance au travail en ligne de mire. Les collaborateurs ont besoin d’être vus et appréciés pour qui ils sont et pour le travail qu’ils fournissent. Ils ont également besoin d’être guidés pour améliorer leurs performances avant d’être jugés sur leurs lacunes.
Nous vivons une époque où il importe de soigner la relation avec nos employés, quels que soient notre profil de gestionnaire et les ressources utilisées, tant qu’elles respectent le cadre posé par l’entreprise.
Il n’existe pas de kit du parfait gestionnaire. Cependant, les gestionnaires qui utilisent dans leur approche ce que nous appelons de nos jours des soft skills (intelligence émotionnelle et relationnelle, sens de la communication, conduite efficace du changement, etc.) ont toutes les chances de voir leurs équipes réussir et s’engager de façon collective.
Au fil de son parcours professionnel, le gestionnaire peut rencontrer différents profils d’employés. On peut ainsi retrouver la distinction A, B et C, selon la classification de Steve Jobs : A/ performant, B/ classique et C/ réfractaire (1), ce qui représente un défi et nécessite une bonne capacité d’adaptation.
À ce titre, il incombe au gestionnaire de rester fidèle à son objectif d’humilité envers son interlocuteur, même lorsqu’il rencontre des personnalités plutôt dominantes (employé type A). Il en est de même pour les employés qui semblent vouloir marcher en dehors des clous (employé type C).
Du point de vue de l’humilité, c’est précisément là que se situe le risque, la faille managériale, le point de bascule qui mesure et détermine le degré de leadership du gestionnaire.
À cet effet, deux questions se posent :
- Le dirigeant a-t-il la capacité et les moyens de faire face à tout type de situation et à tout type de profil d’employé ? Ce qui signifie analyser et comprendre un contexte, prendre le recul nécessaire, ainsi que les mesures qui s’imposent et/ou proposer les solutions adaptées en sachant trouver les mots et l’attitude appropriés ?
- Ou va-t-il faire le choix d’adopter une « attitude perverse, tyrannique ou fuyante » par manque d’humilité, occultant ainsi son rôle, sa mission, ses responsabilités ?
Le gestionnaire détient ce pouvoir, celui de faire vivre une expérience convaincante à l’employé. Il se doit donc de rester fidèle aux valeurs de départ, à ses engagements, aux règles déontologiques afin d’obtenir l’adhésion de tous et conduire son organisation au succès.
Car chaque employé représente une pépite potentielle à son arrivée dans une organisation. La relation établie avec le gestionnaire va être capitale dans le processus de construction de sa confiance en lui et en ses capacités, elle influera grandement et durablement sur l’évolution de son profil d’employé.
L’humilité du gestionnaire est donc au cœur de la réussite. Et le gestionnaire occupe ainsi une place prépondérante dans le cœur de l’employé.
Un second facteur, prend aussi toute sa place dans ce même process : la transmission du savoir. Ce sujet sera développé dans un prochain article.
Définition des termes (Source : Wikipédia – Office québécoise de la langue française) HumilitéDéfinition : le mot humilité, du mot latin humilitas dérivé de humus, signifiant « terre » est généralement considéré comme un trait de caractère d'un individu qui se voit de façon réaliste. Etymologie : du latin humilitas, ce qui est bas physiquement, humilité, modestie, dérivé de humilis, bas, près du sol, de caractère humble, effacé, modeste, lui-même dérivé de humus, terre, sol. Humilité managériale : un sentiment humain, un état d’esprit, une attitude modeste, respectueuse et réaliste, envers les collaborateurs avec lesquels nous travaillons au sein de la même entreprise. La conscience de ses faiblesses et la capacité à les reconnaitre. |
(1) Source : Weka business Media, 2023