Contribuer à l’évolution de l’organisation, ou d’un service,
en générant des changements significatifs
Publié le : 29 janvier 2019
Cibler et planifier
Du point de vue d’Annie Corriveau, conseillère à la Direction performance organisationnelle d’Hydro-Québec, la gestion du changement a toujours été importante, mais elle est aujourd’hui essentielle. En fait, précise-t-elle, « en raison de la rapidité avec laquelle les contextes évoluent, les gestionnaires doivent aujourd’hui être constamment en mode innovation et amélioration continue ».
Garder le cap dans un tel environnement n’est pas toujours chose facile. Pour France Dussault, directrice générale de Qualification Montréal (prochainement Qualification Québec), la clé est de « cibler le besoin clairement dès le départ et d’éviter d’embrasser trop large ». Annie Corriveau, elle, insiste sur la nécessité de « pouvoir compter sur un plan d’action annuel et de prévoir de nombreux moments pour faire le point et procéder aux ajustements qui s’imposent en cours de route ». Le fait de documenter la démarche dès le jour 1 est aussi une bonne manière de procéder, selon elle, et de ne jamais perdre de vue l’esprit du projet. « Dans l’évolution d’un projet, explique la conseillère en gestion du changement, il peut arriver qu’on s’éloigne de l’objectif de départ, sans vraiment s’en rendre compte. Il y a alors un très grand risque d’éparpillement et d’essoufflement. Le fait d’avoir inscrit noir sur blanc le problème que l’on voulait régler permet de revenir à l’essentiel. »
Consulter et communiquer
La communication et la concertation sont aussi primordiales, et ce, dès le départ. « De façon générale, détaille France Dussault, les gens veulent avoir voix au chapitre. Ils souhaitent faire partager leur vision du problème et leurs solutions. De mon point de vue, ajoute-t-elle, tous ces regards croisés représentent d’ailleurs une grande richesse. Comme gestionnaire, il faut savoir écouter et faire preuve d’humilité, tout en gardant les choses simples et en évitant d’alourdir indûment le processus. Le fait de miser sur un comité de suivi peut être aussi une bonne chose. »
Pour Annie Corriveau, la participation d’un groupe élargi d’intervenants, dès l’étape du diagnostic, offre aussi l’avantage de « favoriser une meilleure compréhension du problème et une adhésion plus importante aux mesures de changement mises en place ». À son avis, une communication bidirectionnelle doit d’ailleurs être maintenue tout au long du projet. « La tendance naturelle est de consacrer beaucoup de temps à la prise de décision, mais ensuite, tout s’accélère. On communique les changements projetés en une heure et demie et on espère que tout le monde aura compris et suivra. C’est à haut risque. »
Le temps à consacrer à un projet de gestion du changement ne doit d’ailleurs pas être sous-estimé, selon la conseillère. « Souvent, pour une heure de planification, il faudra trois heures de réalisation. Et c’est sans compter l’étape, très importante, de l’évaluation, souvent escamotée. Or, conclut la gestionnaire, sans rétroaction, les gens ne peuvent pas mesurer les effets d’un changement. Tout cela créé beaucoup de cynisme et d’épuisement. Après tout, pourquoi investir tant d’efforts si cela ne donne rien ? »
Propos recueillis par Guylaine Boucher, journaliste